Du XI au XVIII siècles

NAISSANCE DE LA CGT-FO AU TRAVERS DE L'HISTOIRE DU MOUVEMENT OUVRIER

FO N'EST PAS L'ENFANT DU HASARD !

XI ET XIIème SIÈCLE : NAISSANCE DES CORPORATIONS

Le mouvement ouvrier avant 1884, date officielle de la légalisation des syndicats, n’est pas structuré. Les prémices d’une prise de conscience des ouvriers apparaissent durant le XI et XIIème siècle avec la naissance des corporations. Les corporations regroupent dans une même structure les maîtres, les compagnons et les apprentis. Elles défendent les intérêts des métiers.

XVIème SIÈCLE : OPPOSITION ENTRE MAITRES ET OUVRIERS

Le capital prend une part croissante dans l’industrie et le commerce. Les corporations profitent essentiellement aux maîtres. L’opposition d’intérêts devient évidente. Les ouvriers réclament la suppression des corporations et se regroupent en compagnonnages. Les compagnonnages sont une première prise de conscience des intérêts particuliers de la classe ouvrière. Ils sont basés sur le principe de la solidarité et de l’entraide.

1789 : LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

La révolution de 1789 va permettre l’installation au pouvoir de la bourgeoisie économiquement prépondérante. Par delà les remous de l’histoire politique, la domination bourgeoise appuyée sur un cadre institutionnel et économique va favoriser le développement du capitalisme industriel et financier. Au moment de la révolution le problème ouvrier ne s’est pas posé avec une grande acuité. Les cahiers de doléances ont ignorés la condition ouvrière et ne se sont intéressés aux pauvres que sous l’angle de la charité. L’augmentation de la population ouvrière qui fuit les campagnes, les conditions de vie très dégradée, une durée du travail en constante augmentation, de faibles salaires vont conduire progressivement à la naissance du mouvement ouvrier.

1791 : LOI LE CHAPELIER

La loi Le Chapelier est une loi proscrivant les coalitions notamment les corporations, les rassemblements ouvriers et paysans mais aussi le compagnonnage. Elle interdit les grèves et la constitution de syndicats mais aussi les mutuelles. Son préambule affirme qu’il « n’est permis à personne d’inspirer aux citoyens un intérêt intermédiaire, de les séparer de la chose publique par un esprit de coopération ». Cette loi vise à favoriser la libre entreprise, conçue comme le moyen d’assurer l’enrichissement de la nation et le progrès social. L’argent devient le critère essentiel de la notabilité donc du pouvoir. Cette prohibition sera utilisée par la bourgeoisie pour étendre sans contrainte son hégémonie, en devenant l’arme servant à exploiter une masse de plus en plus considérable de « prolétaires ». De lourdes sanctions pénales renforcent l’effet de cette loi et pendant un siècle aucune constitution légale de syndicats n’aura lieu.