De 1900 à nos jours

NAISSANCE DE LA CGT-FO AU TRAVERS DE L'HISTOIRE DU MOUVEMENT OUVRIER

FO N'EST PAS L'ENFANT DU HASARD !​

1900 : LOI LIMITANT LA JOURNÉE DE TRAVAIL A 11 HEURES

1902 : LA DURÉE LÉGALE DU TRAVAIL EST FIXÉE A 10H30 

1902 : CONGRÈS DE LA CGT A MONTPELLIER 

La CGT se dote de structures verticales (les Fédérations) et horizontales (les Unions Départementales et Locales). Les nouveaux statuts rappellent que la CGT regroupe « en dehors de toute école politique, tous les travailleurs conscients de la lutte à mener pour la disparition du salariat et du patronat ». Ils s’unissent, au sein de la CGT pour la défense de leurs intérêts moraux et matériels, économiques et professionnels.

Tout syndicat doit être : 
 – Adhérent à une Fédération Nationale et à une Bourse du Travail 

 – Abonné à la « Voix du peuple »

1905 : APPLICATION DE LA JOURNÉE DE 8 HEURES POUR LES MINEURS DE FOND 

9 DÉCEMBRE 1905 : LOI SUR LA SÉPARATION DE L’ÉTAT ET DE L’ÉGLISE 

En 1891 le Pape Léon XIII publie son Encyclique  » Rerum Novarum «  (les choses nouvelles) sur les conditions ouvrières. Déplorant la disparition des corporations et la misère ouvrière, le pape condamnait le socialisme car la question sociale ne devait pas être résolue par la lutte des classes. A la patience des ouvriers devait répondre l’humanité du patron. Le député socialiste fait voter la loi concernant la séparation de L’État et de l’Église. Elle clôture 25 ans de violentes tensions entre le pouvoir Républicain et l’Église Catholique, l’un et l’autre se disputant le magistère moral sur la société.

LOI DU 13 JUILLET 1906 : GÉNÉRALISATION DU REPOS HEBDOMADAIRE

Après dix huit mois de lutte syndicale ininterrompue, la loi du 13 juillet 1906 généralise le repos hebdomadaire. La semaine de travail n’est plus que de 6 jours et la semaine de 60 heures.

OCTOBRE 1906 : CRÉATION DU MINISTÈRE DU TRAVAIL 

Dans le contexte social agité de 1906 (1300 grèves d’une durée moyenne de 19 jours) qui voit la montée en puissance de la CGT, le gouvernement ne peut plus ignorer les revendications sociales. Le Ministère du travail et de la Prévoyance Sociale est créé le 25 octobre 1906 par le Président du Conseil Georges CLEMENCEAU.

8 AU 16 OCTOBRE 1906 : CONGRÈS D’AMIENS ET ADOPTION DE LA  « CHARTE D’AMIENS »

Après que Victor RENARD (Secrétaire de la Fédération du Textile) propose une collaboration étroite avec le Parti Socialiste (Son texte est combattu et repoussé par 720 voix CONTRE et 34 voix POUR), la CGT adopte « la charte d’Amiens ». Ce texte adopté par 834 voix POUR, 8 CONTRE et 1 ABSTENTION affirme la nécessite d’une autonomie complète de l’Organisation Syndicale à l’égard du patronat, des partis politiques, des religions, des sectes et des philosophies.

5 AVRIL 1910 : LOI SUR LES RETRAITES OUVRIÈRES ET PAYSANNES A 65 ANS

Après trente ans de débats parlementaires, la France adopte une loi portant sur le système de retraites ouvrières et paysannes. La CGT condamne sans appel cette loi sous le slogan « Non à la retraite pour les morts ». Les pensions de retraites très modestes ne seront perçues qu’à l’âge de 65 ans… Alors que l’espérance de vie des ouvriers est de 50 ans !

1910 : PREMIÈRE ÉDITION DU CODE DU TRAVAIL

C’est la reconnaissance de droits spécifiques pour les travailleurs.

19 MARS 1919 : CRÉATION DU PREMIER SYNDICAT PATRONAL STRUCTURÉ

La CGPF (Confédération Générale de la Production Française) voit le jour. Elle s’efforce de fédérer des groupements professionnels. Elle regroupe 21 fédérations patronales.

25 MARS 1919  : LOI SUR LES CONVENTIONS COLLECTIVES 

Cette loi apporte un premier cadre institutionnel aux conventions collectives et constitue une étape décisive dans la constitution du droit de la Négociation Collective.

23 AVRIL 1919 : LOI SUR LE JOURNÉE DE 8 HEURES

La journée de travail est portée à 8 heures soit 48 heures par semaine.

15 AU 21 SEPTEMBRE 1919 : CONGRÈS DE LA CGT A LYON

La CGT compte alors 2 millions d’adhérents. A l’intérieur du Congrès les tendances s’affrontent. 600 mandats vont aux communistes contre 1300 aux Confédérés de la tendance JOUHAUX (Secrétaire Général élu en 1909 à la tête de la CGT).

NOVEMBRE 1919 : CRÉATION DE LA CFTC (Confédération Française des Travailleurs Chrétiens)

Elle regroupe les syndicats chrétiens et prend comme référence la doctrine sociale de l’église et prône la collaboration du capital et du travail.

JUILLET 1920 : 2ème CONGRÈS DE LA  IIIème INTERNATIONALE

Lénine fixe les 21ème conditions d’adhésion à l’Internationale Communiste. La 3ème fait du syndicat une « courroie de transmission » du parti communiste. Elle stipule que « tout parti qui désire appartenir à la IIIème Internationale doit systématiquement et avec persévérance, déployer une activité Communiste au sein des syndicats, des conseils d’ouvriers et d’usines…. Il est nécessaire d’organiser au sein de ces Organisations des cellules Communistes, qui par un travail constant et persévérant devront gagner les syndicats à la cause Communiste. »

27 SEPTEMBRE AU 2 OCTOBRE 1920 : XVème CONGRÈS DE LA CGT

L’affrontement entre les tenants de la « Charte d’Amiens » (fidèle à l’Indépendance Syndicale) et les Communistes est vif.

DÉCEMBRE 1920 : NAISSANCE DU PARTI COMMUNISTE FRANÇAIS

Lors du congrès de TOURS en décembre, 67 % des délégués votent en faveur de l’adhésion au Kominterm (Internationale Communiste) et se soumette aux 21 conditions imposées par Lénine. C’est la scission du PSU-SFIO ; les majoritaires fondent le parti Communiste Français, la minorité conduite par Léon BLUM quitte le parti et fonde la SFIO.

DÉCEMBRE 1921 : CONGRÈS DE LA CGT à LILLE ET PREMIÈRE SCISSION SYNDICALE

Deux années de polémiques ont précédé ce Congrès. Le débat sur l’association Syndicat-Parti bat son plein. La motion de JOUHAUX, fidèle à la « Charte d’Amiens » sur l’indépendance Syndicale est votée par 1582 voix POUR et 1325 voix CONTRE. Les minoritaires refusèrent de cesser leur activité politique au sein de la CGT et créèrent la CGT-U.

MARS 1928 : LOI SUR LES ASSURANCES SOCIALES

Loi sur les « Assurances Sociales » proches des lois allemandes, rendant la couverture maladie obligatoire.

1929 : LA CGT-U RECONNAIT LE RÔLE DIRIGEANT DU PARTI COMMUNISTE

Lors de son Congrès en septembre 1929 les militants de la CGT-U reconnaissent le rôle dirigeant du Parti Communiste sur l’organisation syndicale. Dès cet instant le PC utilisera les structures syndicales pour développer son influence.

MARS 1932 : LES ALLOCATIONS FAMILIALES SONT ÉTENDUES A L’ENSEMBLE DES TRAVAILLEURS DU PRIVÉ

La loi Landry généralise le principe des sursalaires familiaux pour tous les salariés de l’industrie et du commerce ayant au moins deux enfants. L’adhésion de l’employeur à une caisse de compensation devient obligatoire. Le montant des allocations peut varier selon les catégories professionnelles et d’un département à un autre.

1932 : DROIT DE SE SYNDIQUER POUR LES FONCTIONNAIRES

Le gouvernement d’Édouard HERRIOT accordera aux fonctionnaires le droit de se structurer en syndicats.

1934 : ÉMEUTES FASCISTES A PARIS 

De durs affrontements se produisent place de la Concorde le 6 février. La manifestation fera 15 morts et 700 blessés. En réaction aux émeutes provoquées par l’extrême droite, une grève générale est déclenchée le 12 février à l’initiative de la CGT. La CGT-U s’associe à l’appel.

2 AU 4 MARS 1936 : CONGRÈS DE LA CGT A TOULOUSE ET RÉUNIFICATION SYNDICALE

Lors du Congrès de la CGT en mars 1936, la CGT-U dirigée par Benoit FRACHON (Membre du Bureau Politique du PC) rejoint la CGT, FRACHON entre au Bureau Confédéral.

5 MAI 1936 : VICTOIRE DE LA GAUCHE AU SECOND TOUR DES LÉGISLATIVES. MISE EN PLACE D’UN GOUVERNEMENT DE FRONT POPULAIRE

JUIN 1936 : LA FRANCE EST PARALYSÉE PAR UNE GRÈVE GÉNÉRALE 

Les usines sont occupées. La grève se terminera par la signature des Accords de Matignon entre le Patronat, les Syndicats et le Gouvernement. Ils prévoient l’extension des Conventions Collectives, une amélioration du Droit Syndical, l’augmentation des salaires, arrêtent le principe d’une loi sur les 40 heures de travail et les Congés Payés. Pour Léon JOUHAUX, Secrétaire Général de la CGT, ces accords « sont la reconnaissance et l’amélioration des conditions de toute une classe ». Entre juin 1936 et mars 1937, les salariés adhérent massivement à la CGT. En mars 1937 l’organisation est forte de 4 millions d’adhérents.

1936, C’EST AUSSI :

  20 juin : Loi sur les congés payés (15 jours)
  21 juin : Loi sur les 40 heures de travail
  24 juin : Loi sur les Conventions Collectives et loi sur la création des délégués ouvriers.

23 AOÛT 1939 : PACTE GERMANO-SOVIÉTIQUE

C’est un pacte de non-agression mais qui, dans un protocole secret, prévoyait le partage de la Pologne entre l’Allemagne et la Russie. Ce pacte qui permettait à Hitler d’envahir la Pologne ne pouvait qu’entraîner la guerre.

3 SEPTEMBRE 1939 : LA FRANCE DÉCLARE LA GUERRE A L’ALLEMAGNE

18 SEPTEMBRE 1939 : DEUXIÈME SCISSION SYNDICALE (CGT et CGT-U)

La CGT lors de sa commission exécutive du 24 août condamne le pacte germano-soviétique par 18 voix CONTRE 8 POUR. Les communistes de la CGT choisissent de soutenir Staline. Cette fois l’unité n’est plus possible et le 18 septembre le Bureau Confédéral entérine la scission. Les Communistes quittent la CGT.

1940 : DÉCRET DE DISSOLUTION PROVISOIRE DES SYNDICATS

OCTOBRE 1941 : LOI SUR L’ORGANISATION SOCIALE DES PROFESSIONS (CHARTE DU TRAVAIL) 

Il s’agit de remplacer le syndicalisme par une sorte de corporatisme. Il est prévu de créer des « Comités Mixtes Sociaux » regroupant les membres (salariés et patrons) d’une même profession. Ces « Syndicats » sont obligatoires et uniques. Les salaires sont fixés par l’État. L’objectif est de supprimer la lutte des classes et de « déterminer des rapports justes et harmonieux » entre les patrons et les ouvriers sous la houlette de L’État. Les grèves sont interdites.

AVRIL 1943 : ACCORDS DU PERREUX

Les accords du Perreux ont consacré la réunification de la CGT et de la CGT-U. L’entrée du Parti Communiste dans la clandestinité en 1942 a permis un nouveau rapprochement entre les deux tendances. Il fut notamment décidé qu’à la libération la CGT serait reconstituée comme elle l’était en 1936 avec toutefois une plus forte représentation des « ex-unitaires » dans les instances. Les Communistes gagnent donc un siège supplémentaire au Bureau Confédéral de la CGT.

27 MAI 1943 : CRÉATION DU CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE  (CNR)

Créée en 1943, le Conseil de la Résistance adoptera en mars 1944 un programme fortement inspiré des revendications de la CGT. Il prévoit notamment des nationalisations, la création de la Sécurité Sociale et l’instauration des Comités d’Entreprise.

21 AVRIL 1944 : DROIT DE VOTE DES FEMMES

Le vote présenté comme un « devoir civique » est étendu aux femmes par ordonnance le 21 avril 1944. Elles s’exprimeront pour la première fois aux élections municipales d’avril 1945.

27 JUILLET 1944 : LA LIBERTÉ SYNDICALE EST RÉTABLIE

L’ordonnance d’Alger déclare nulle la « Charte du Travail ». La liberté syndicale est rétablie. En août, le Bureau Confédéral de la CGT reprend possession de ses locaux rue Lafayette à Paris. Léon JOUHAUX alors Secrétaire Général est encore déporté. La tendance confédérée (attachée à l’indépendance syndicale) est représentée par BOTHEREAU, BUISSON, GAZIER, MEUNEYER et la tendance CGT-U par FRACHON, ROCAMON et RAYNAUD.

FÉVRIER 1945 : CRÉATION DES COMITÉS D’ENTREPRISE

Institués par l’ordonnance du 22 février les Comités d’Entreprise sont obligatoires dans toutes les entreprises de 50 salariés et plus. Ils détiennent à la fois des attributions sociales et économiques.

SEPTEMBRE 1945 : LA CGT ÉLIT DEUX SECRÉTAIRES GÉNÉRAUX

Malgré l’opposition des confédérés, le CCN (Comité Confédéral National) de septembre désigne, en plus de Léon JOUHAUX, un deuxième Secrétaire Général en la personne de Benoît FRACHON. Ce faisant le CCN consacre la division. Alors que les revendications salariales s’intensifient à la veille d’une année qui s’annonce déjà rude de par la pénurie des denrées alimentaires et des matières premières pour l’industrie, le courant « ex-unitaire » Communiste (devenu majoritaire à l’issue du CCN) appelle les salariés à « retrousser les manches et à produire d’abord et revendiquer après ». L’alignement de la CGT sur les positions du PC est évident. Réagissant de plus en plus aux diverses actions de ce courant à affirmer sa domination politique au péril de la défense des travailleurs, les militants de nombreux syndicats vont s’opposer à ces manœuvres dans les colonnes du journal « Résistance Ouvrière » qui dès décembre 1946 deviendra « FORCE OUVRIÈRE ».

OCTOBRE 1945 : ORDONNANCE INSTITUANT LA SÉCURITÉ SOCIALE

Extrait de l’ordonnance « La Sécurité Sociale est la garantie donnée à chacun qu’en toutes circonstances il dispose des moyens nécessaires pour assurer sa subsistance et celle de sa famille dans des conditions décentes. »

20 DÉCEMBRE 1945 : PARUTION DU PREMIER NUMÉRO DU JOURNAL FORCE OUVRIÈRE

Les ex-confédérés se regroupent autour du journal « FORCE OUVRIÈRE » et deviennent ainsi une tendance au sein de la CGT. Ils se distinguaient en voulant maintenir « l’Indépendance Syndicale » et la liberté de revendication. A cette époque les Communistes contrôlaient 21 fédérations sur 30.

21 DÉCEMBRE 1945 : LA CONFÉDÉRATION GÉNÉRALE DU PATRONAT FRANÇAIS DEVIENT LE CNPF

OCTOBRE 1946 : RÉFÉRENDUM SUR L’AVENIR DES INSTITUTIONS

En dépit de l’opposition de la tendance confédérée, la CGT invite ses adhérents à répondre « non » au référendum sur l’avenir des institutions. C’est une véritable intrusion dans le domaine de la politique et une atteinte au principe du syndicalisme libre et indépendant. La troisième scission de la CGT est en route.

1946 : 26ème CONGRÈS DE LA CGT

Un mois avant le début du Congrès Robert BOTHEREAU constatant que « la peau de chagrin de l’indépendance syndicale se rétrécit » réaffirme une nouvelle fois l’impossibilité de la confusion des mandats politiques et syndicaux. Les débats sont houleux et BOTHEREAU de préciser à la tribune du Congrès « Au point où nous en sommes je suis intimement persuadé que toute erreur grossière d’orientation risquerait d’être fatale au syndicalisme » et de continuer «  il serait pour le moins judicieux que la CGT ne renouvelle pas ses récentes erreurs : des prises de positions absolues dans le domaine politique par exemple ». JOUHAUX insiste sur « la nécessité de pratiquer une politique syndicale de sauvegarde de la condition ouvrière, menacée par l’écrasement des salaires ». Pour la majorité communiste, l’heure était encore à « produire d’abord et revendiquer ensuite ».

16 AVRIL 1946 : LOI RENDANT OBLIGATOIRE LES DÉLÉGUÉS DU PERSONNEL 

AVRIL-MAI 1946 : CRÉATION DU GROUPE CENTRAL FO

Les confédérés à la suite du Congrès de la CGT durant lequel ils n’ont pu que constater leur faiblesse (20 % des suffrages) face à la fraction Communiste très organisée, ont décidé de s’organiser. Le Groupe Central FO est créé pour coordonner l’action et l’expression des Syndicalistes Indépendants.

11 OCTOBRE 1946 : CRÉATION DE LA MÉDECINE DU TRAVAIL

1946 c’est aussi :

 – La reconnaissance de la liberté syndicale dans la fonction publique 

 – La loi sur les Conventions Collectives.

 – Les Conventions Collectives sont hiérarchisées géographiquement et soumises à un étroit contrôle de l’état. Le    régime des salaires reste soumis aux décisions gouvernementales.

En 1947 :

De graves difficultés économiques et une crise politique s’installent. Dès janvier des grèves éclatent un peu partout. En avril les ouvriers de chez Renault se mettent en grève contre l’avis de la CGT. De plus en plus d’adhérents quittent les rangs de la CGT déçus par son inféodation à des intérêts qui ne sont pas celles des travailleurs. Des Comités d’Action Syndicalistes se mettent en place pour mener une action purement syndicale. Les prix flambent, la pénurie alimentaire persiste et les salaires sont étroitement encadrés par le Gouvernement. Sur les difficultés économiques se greffe une crise politique majeure. Les ministres Communistes quitteront en septembre le gouvernement et le PC entre dans l’opposition. Au niveau International c’est le début de la guerre froide. En juillet l’URSS condamne le plan Marshall (Plan de reconstruction d’après guerre proposé par les États Unis à l’Europe et à l’URSS).

8 ET 9 NOVEMBRE 1947 : CONFÉRENCE DES GROUPES FO

La conférence se situe dans la logique de la démarche de reconquête interne : constituer un pôle, une force qui pèse sur les décisions Confédérales de la CGT et qui retienne ceux, nombreux, qui quittent le mouvement ouvrier. Léon JOUHAUX déclarait à cette Conférence « le mécontentement qui s’est manifesté dans beaucoup de milieux de la CGT risquait de devenir un élément de désordre, de confusion qui, dans les circonstances actuelles, prenait un caractère de gravité exceptionnelle. C’est pour clarifier cette situation que se tient la Conférence de « Force Ouvrière ». L’absence de démocratie interne, le rejet du Plan Marshall, la conduite des violentes grèves de novembre 1947 menées par des structures parallèles, la main-mise de plus en plus importante du PC sur la CGT amènent les « amis de Force Ouvrière » à décider la scission. C’est la troisième scission que connaît la CGT depuis sa création en 1895.

Le 12 ET 13 AVRIL 1948 : CONGRÈS CONSTITUTIF DE LA CGT-FORCE OUVRIÈRE

A Paris, salle de la Mutualité, 1435 délégués fondent la CGT-FORCE OUVRIÈRE. Cette appellation ne doit rien au hasard : « Nous continuons la CGT ! » affirme Robert BOTHEREAU, celle qui, avec la « charte d’Amiens » de 1906, avec le journal clandestin « Résistance Ouvrière » de la période d’occupation, refusa toute emprise politique afin de défendre efficacement les intérêts propres des salariés »

Robert BOTHEREAU devient le premier Secrétaire Général de la CGT-FORCE OUVRIÈRE